Pour que la responsabilité d'un pratiquant sportif à l'égard d'une autre soit engagée, encore faut-il qu'il ait au préalable enfreint une des règles de la compétition.
Mais toute violation de la règle n'entraîne pas pour autant la mise en jeu de la responsabilité civile de son auteur. Tout sportif accepte en effet les risques liés à la pratique de son sport.
C'est seulement si le sportif commet une faute grossière violant les règles du jeu qu'il peut voir sa responsabilité engagée, notamment si cette faute est d'une certaine gravité et porte atteinte à l'intégrité physique de son adversaire ou concurrent.
La Cour d'Appel d'AMIENS l'a rappelé dans une décision du 17 mai 2024 où elle a jugé qu'un excès d'engagement d'un footballeur, alors que le gardien de but tenait le ballon au sol, entraînait la mise en jeu de la responsabilité civile de l'attaquant qui lui a percuté le visage, même sans intention malveillante. Cet absence de contrôle et cet excès d'engagement ont été qualifiés de faute grossière excédant les risques normaux acceptés dans la pratique du football.
La Cour de Cassation l'avait déjà dit pour un tacle mettant en danger l'intégrité physique d'un adversaire et excédant notablement les risques normaux de la pratique du football.